De quoi la réorganisation à la poste est-elle le nom ?
Jeudi 7 juillet, les postiers étaient en lutte. Je les ai donc rencontrés au dépôt du 4ème arrondissement. Une réorganisation des équipes a été décidée sans aucun dialogue social, avec comme conséquence la suppression de 30% des effectifs de postiers et donc de 30% des tournées. Ce sont les plus précaires qui verront leurs emplois supprimés et pour les autres c’est une augmentation des cadences puisque les tournées restantes devront être rallongées pour compenser les suppressions. A l’arrivé, c’est le service aux usagers qui va se dégrader avec du courrier non livré ou mal livré.
Cette réorganisation à Marseille est la conséquence d’un vaste plan de réorganisation de la Poste pour augmenter la productivité et diminuer les coûts. Ce management brutal qui met en souffrance les travailleurs et conduit à des démissions, est en réalité une pièce d’un puzzle qui vise à démanteler tous les services publics pour mieux céder ces activités au secteur privé. Les policiers n’ont pas assez d’effectifs pour traiter les affaires qui s’empilent dans les bureaux avant d’être classés sans suite. Les soignants ne peuvent plus faire leurs métiers et certains patients à l’état très grave attendent 10h sur un brancard dans un couloir avant qu’un chirurgien ne puissent les prendre en charge. Les écoles n’ont souvent plus de remplaçants quand un enseignant est absent. Les trains sont complets entre Paris et Marseille fautes d’un nombre suffisant de rames et de conducteurs. L’austérité et le management néolibéral de nos services publics les ont rongés à un point tel que nous sommes partout à l’os.
Pourtant céder ces activités au privé n’est pas la solution. Le service est rarement mieux rendu par le privé. Qui n’a pas couru de petites boutiques en petites boutiques pour trouver un colis livré dans un point relai impossible à trouver ? Maison de retraites, micro-crèches privées, les scandales sur la maltraitance de nos anciens et de nos minots se multiplient.
Céder les services publics au privé c’est à la fin les rendre accessible qu’à une minorité qui a des moyens financiers et donc rompre l’égalité d’accès à des services essentiels comme la santé, l’éducation, l’énergie ou le transport. Des moyens existent pour refonder et mieux doter tous ces services publics. Pour cela, il faut avoir le courage politique de mieux partager les richesses, alors même que Total a versé 9 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2021 et en 2022 les 500 plus grandes fortunes françaises cumulent 1000 milliards d’euros…