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Classe contre classe : le talon de fer et nous !

Alors que le PS renonce officiellement à la lutte des classes et attaque le Front de Gauche sur ce sujet, l’Humanité publie aujourd’hui un sondage selon lequel pour 64% des sondés la lutte des classes est une réalité[1]. Je me suis dit qu’un petit détour par le « Talon de fer » de Jacques London mettrait un peu de plomb dans la tête des socialistes et nous rappellerait ce que peut être une ligne classe contre classe pour reprendre l’expression de Cambadélis[2] (même si elle a été dénaturée par son utilisation par le PCF en 1928).

Le PS est du côté du talon de fer

Le gouvernement socialiste a donc clairement choisi son camp. Il continue le travail de démantèlement méthodique de tous nos acquis sociaux. Un des acquis constituant un verrou stratégique est la législation du travail qui règlemente le licenciement, la durée de temps de travail et les salaires. Les accords sur l’emploi qui viennent d’être signés par le patronat et une partie des syndicats constituent à ce sujet une attaque sans précédent[3]. Elle retire des garantis solides aux salariés et leur donne en contrepartie des droits de paille facilement contournables par les employeurs[4]. Ces choix visent à maintenir les taux de profits des entreprises et ils ne vont en aucun cas améliorer la situation de l’emploi. La crise actuelle du capitalisme qui a pour conséquence des fermetures d’usines en cascade n’a pas pour origine un problème de compétitivité des entreprises françaises[5]. Nous faisons face à une habituelle crise de surproduction que ne font qu’accentuer les politiques d’austérité des différents gouvernements puisque les salariés peuvent de moins en moins acheter ce qu’ils produisent. Pour nous diviser, le gouvernement continue aussi la stigmatisation de certaines populations. Les roms sont pourchassés par la police et stigmatisés dans les médias. La notion de l’ennemi intérieur musulman est réactivée à l’occasion de la guerre au Mali.

Des épines de classe

Mais dans ce contexte, le PS a quelques épines dans le pied. En effet, les mouvements sociaux des dix dernières années (2003, 2005, 2010) et le succès de la campagne présidentielle du Front de Gauche n’ont pas permis au PS d’assumer son virage libéral. Hollande a du faire le discours du Bourget contre les marchés financiers et il a été obligé de prendre au gouvernement Montebourg et Duflot. Nous aurions tord de minimiser ces tensions à l’oeuvre car quand Montebourg remet à l’ordre du jour la socialisation des moyens des productions (nationalisation de Florange) ou quand Duflot défend les réquisitions des logements vacants, cela rend plus difficile le travail idéologique du camp adverse. Mais la principale épine pour la bourgeoisie française est l’existence d’une vraie opposition de gauche à ce gouvernement : une opposition sociale car les luttes se multiplient (Florange, Renault, Peugeot), une opposition syndicale car la CGT et FO ont refusé de signer les accords sur l’emploi et enfin une opposition politique avec la manifestation contre le TSG en septembre, les votes des parlementaires du FdG à l’automne et la campagne contre l’austérité qui va débuter en Janvier.

C’est dans ce contexte, qu’il faut analyser la position de plusieurs dirigeants du PS qui attaquent frontalement le FdG[6] et engagent le combat idéologique contre nous en assumant le renoncement de la lutte des classes[7]. Ce renoncement d’une certaine manière fait tomber les masques. Le PS gouverne pour les actionnaires et les marchés. Il mène une politique d’austérité fragilisant encore plus nos services publics afin d’assurer le remboursement de la dette à ces détenteurs, qui sont les plus riches. Il continue la libéralisation de l’économie pour ouvrir de nouveaux secteurs aux fonds privés et il casse le code du travail et baisse les charges patronales pour augmenter les taux de profit des grandes entreprises du CAC40. Les salariés gagneront de moins en moins et travailleront de plus en plus et le chômage va poursuivre son augmentation. Les petites entreprises vont continuer à se faire bouffer par les grosses tout ayant l’illusion que leurs problèmes viennent des impôts et le prolétariat va détourner sa colère contre les assistés et les étrangers.

Cette chanson est vieille comme le capitalisme. Il y a une seule chose à faire, prendre au mot Cambadélis et réactiver une ligne claire de classe contre classe, une ligne socialiste révolutionnaire contre le « socialisme » gestionnaire du capitalisme, le prolétariat contre le talon de fer. Je pourrais expliquer pourquoi aujourd’hui la lutte des classes n’a jamais aussi été forte en Chine[8], en Egypte ou même en France même si elle a parfois changé de forme. Mais je vais laisser la parole à Jacques London qui a écrit en 1906 un roman prophétique intitulé le « Talon de fer ». Je vais partir de quatre extraits de ce livre hélas toujours d’actualité.

Thèse N°1 : Le capitalisme est un système incapable d’organiser le monde rationnellement

Dans sa réunion face aux grand bourgeois du club des philomates, Ernest, le héro de London dans le « Talon de Fer » explique :

« Cinq hommes suffisent présentement à produire du pain pour un millier de leur semblables. Un seul homme peut produire des cotonnades pour 250 personnes, des tricots pour 300, des chaussures pour 1000. On serait tenté d’en conclure qu’avec une bonne administration de la société le civilisé moderne devrait être plus à l’aise que l’homme préhistorique. Examinons la question. Il y a aujourd’hui aux Etats unis 15 millions d’hommes vivant dans la pauvreté – et par pauvreté j’entends cette condition où, faute de nourritures et d’abris convenables, le niveau de capacité de travail ne peut être maintenu. Aujourd’hui aux Etats unis, en dépit de toute votre prétendu législation du travail, il y a 3 millions d’enfants employés comme travailleurs (…). J’en reviens à mon accusation. Si le pouvoir de production de l’homme moderne est 1000 fois supérieur à celui de l’homme des cavernes, pourquoi y a t’il actuellement aux Etats unis 15 millions de gens qui ne sont pas nourris et logés convenablement ? C’est une accusation sérieuse ».   

 

Pauvreté, malnutrition, analphabétisme et inégalité sont toujours d’actualité. Regardons quelques chiffres. Deux milliards de personnes souffrent encore aujourd’hui de malnutrition et 18 millions meurent chaque année de faim. En 2008, dans le monde 1.3 milliard de personnes vivaient sous le seuil d’extrême pauvreté (moins 1.25 dollars par jour et par personne)[9]. Selon the « Economist » « l’inégalité des revenus a atteint des niveaux que l’on avait pas vu depuis 1880 », de 1 à 189 entre le 1% des plus riches et le 20% des plus pauvres aux USA. Mais les écarts de patrimoine sont encore bien plus importants[10]. En France en 2004, le patrimoine des 10% les plus pauvres est en moyenne de 354 euros (contre 367 en 1998) alors que les 10% les plus riches disposent en moyenne de 755 000 euros (contre 598 000 en 1998)[11].

Pourtant, la productivité agricole est passée de 6.4 millions 1800 à 177 millions de calories par Homme dans les pays occidentaux[12]. Certes un Jacques Attali nous dirait qu’on vit mieux aujourd’hui qu’en 1906, ce en quoi il aurait raison. Mais est ce du à l’œuvre civilisatrice du capitalisme comme il veut nous le faire croire ou à nos acquis sociaux obtenus de hautes luttes : combat pour la sécurité sociale[13], les luttes pour la réduction du temps de travail[14]

 

Thèse N°2 : Le capitalisme produit structurellement crises, société de consommation et mondialisation

 

La crise de surproduction est une des contradictions majeures du capitalisme, Ernest l’explique avec une désarmante simplicité :

« Prenons par exemple une manufacture de chaussures. Cette fabrique achète du cuir et le transforme en souliers. Voici du cuir pour 100 dollars. Il passe à l’usine et en sort sous forme de chaussure d’une valeur de 200 dollars, mettons. Que c’est il passé ? Une valeur de 100 dollars a été ajoutée à celle du cuir. Comment cela ? C’est le capital et le travail qui ont augmenté cette valeur. Le capital a procuré l’usine, les machines et payé les dépenses. La main d‘œuvre a fourni le travail. Par l’effort combiné du capital et du travail, une valeur de 100 dollars a été incorporée à la marchandise. Le travail et le capital ayant  produit ces cent dollars, se mettent en devoir d’opérer la répartition. Les statistiques des partages de ce genre contiennent toujours de nombreuses fractions[15]– mais ici pour plus de commodité, nous nous contenterons d’une approximation peu rigoureuse, en admettant que le Capital prennent 50 dollars et le travail 50 dollars. (…) Or supposons que le travail, ayant reçu ses 50 dollars, veuille racheter ces souliers. Il ne pourrait en racheter que pour 50 dollars. Passons maintenant de cette opération particulière à la totalité de celles qui s’accomplissent aux Etats unis (…). Disons, en chiffres ronds, que la production totale des Etats unis est de 4 milliards de dollars. Le travail  reçoit donc en salaires une somme de 2 milliards par an. Des 4 milliards produits, le travail peut en racheter deux. (…) Il est dès lors évident que le travail ne peut consommer que 2 milliards. Il reste à rendre compte des 2 autres que le travail ne peut racheter ni consommer. (…) Le capital dévore-t-il  ses 2 milliards ? Si le capital épuisait sa part, la somme du capital ne saurait s’accroître : elle resterait constante. Or, examinez l’histoire économique des Etats unis, vous verrez que le total du capital n’a cessé de grandir. Donc le capital n’engloutit point sa part. Aujourd’hui les capitalistes des états unis possèdent des centaines et des centaines millions de dollars d’obligations mexicaines, russes, italiennes, ou grecques : que représentent elles, sinon un peu de cette part que le capital n’a pas ingurgitée ? Et maintenant nous arrivons au principal. Quatre milliards de richesse sont produit annuellement aux états unis. Le travail en rachète et en consomme pour 2 milliards. Le capital ne consomme pas les 2 milliards. Il reste un gros excédent qui n’est pas détruit  (…). C’est de ce surplus que naît le besoin d’un débouché extérieur. On le vend à l’étranger. On est obligé de le vendre à l’étranger (…). Supposons que les états unis disposent de leur surplus dans un pays dont les ressources ne sont pas développés, le Brésil par exemple. (…) Les Etats unis recevront du Brésil en retour de leur excèdent, des obligations et des garantis. Qu’est ce que cela veut dire, sinon que les Etats unis entreront en possession de voies ferrées, d’usines, de mines et de terrains au Brésil ? Il en résultera ceci, que les ressources du Brésil vont être développées. Bien faisons un pas de plus. Quand le Brésil, sous l’impulsion du système capitaliste aura développé ses propres ressources, il possèdera lui même un surplus non consommé. (…). Quand tous les pays du monde jusqu’au  minime et dernier auront une surcharge sur les bras et seront là à regarder tous les autres, que se passera-t-il » ? 

 

Evidemment l’explication d’Ernest ne dit pas tout des crises du capitalisme et des moyens qu’il a pour les surmonter. Pour comprendre l’impérialisme il faut rajouter la question des ressources naturelles nécessaires à la production. Une solution temporaire pour surmonter les contradictions du capitalisme réside incontestablement dans l’invention du crédit[16]. Et enfin, la guerre est une formidable entreprise permettant de détruire du capital et l’économie de guerre peut contribuer à limiter les contradictions du système[17]. Tous ça nous le savons. Mais ce qui est frappant c’est que l’essentiel des causes qui expliquent les crises du capitalisme, l’impérialisme et la société de consommation, peut être déduit de ce cours passage datant de 1906. A gauche, il existe un débat sur les causes profondes de la crise financière de 2008 : Est ce une crise de débouchés (la part des salaires étant trop faibles, on achète plus assez) ou une crise de suraccumulation (le capital explose et ne sait où investir l’argent)[18]? Je n’ai pas les compétences pour trancher ces débats. Mais ce que je vois c’est que dans les deux cas, la crise prend sa source dans la contradiction entre le capital et le travail et cette contradiction est consubstantielle au capitalisme. Bref London et le marxisme sont bien d’actualité…

 

Thèse N°3 : Il n’existe qu’une solution : l’ (eco)socialisme

 

Aux petits bourgeois étranglés par les trusts et qui veulent briser les machines sources de tous leur maux selon eux, le héros de London explique :

«Du premier au dernier, vous racontez la même histoire, la disparition de la libre concurrence par la concentration. (…) Seulement en vous lamentant vous ne jouez pas franc jeu. Vous n’avouez pas que vous mêmes vous aimez tirer profit d’autrui en le pressurisant et que si vous faites tout ce tintamarre, c’est parce que d’autres sont en train de vous rendre la pareille. Que faire alors ? Détruire les trusts est notre seul issu pour échapper à leur domination <répondent les petits commerçants>. Je vais vous en indiquer une autre. Au lieu de détruire ces merveilleuses machines prenons en la direction. Profitons de leur bon rendement et de leur bon marché. Evinçons leur propriétaire actuel et faisons les marcher nous mêmes. Cela messieurs c’est le socialisme, une combinaison plus vaste que les trusts, une organisation sociale plus économique que toutes celles qui ont existé jusqu’ici sur notre planète»    

 

La logique de lamentation des petits entrepreneurs ou des commerçants décrit par London en 1906 est toujours la même aujourd’hui. Ils se plaignent d’une part des « charges salariales »[19] et  d’autre part des grandes multinationales qui contrôlent leurs carnets de commandes ou leurs ressources. Coincée entre le prolétariat et le talon de fer, cette classe oscille entre les deux camps et hélas souvent choisie le populisme, alors que tendanciellement dans les phases de concentration du capitalisme, elle devrait être du côté du prolétariat comme le démontre le personnage de London.

La solution socialiste est aujourd’hui aussi pertinente qu’en 1906. Aujourd’hui nous dirions néanmoins que la socialisation des moyens de production doit s’accompagner d’un renoncement aux moyens de production qui détruisent l’environnement ou qui aliènent les ouvriers en générant maladies professionnelles et souffrance au travail. Bref il faudra aussi rompre avec l’appareil de production tel qu’il est. Il faut bien qu’on ait un peu progressé depuis 1906.  

 

Thèse N°4 : Socialisme ou barbarie ; le talon de fer ne nous laissera pas facilement le pouvoir

Retour à la réunion des philomates, tous les bourgeois attaquent Ernest suite à sa démonstration ; mais un seul propose une vraie solution contre le prolétariat :

« Croyez moi la situation est sérieuse. L’ours a sorti ses pattes ce soir pour nous écraser. Il a dit qu’il y a 15000 révolutionnaires aux USA : c’est un fait. Il a dit que leur intention est de nous enlever notre gouvernement, nos palais et toute notre aisance dorée : c’est encore un fait. Il est vrai qu’un changement, un vrai changement se prépare dans la société : mais heureusement ce pourrait bien ne pas être le changement prévu par l’Ours. L’ours a dit qu’il nous écraserait. Eh bien, messieurs si nous écrasions l’ours ! (…) Mais ce n’est pas avec des bourdonnements que nous écraserons l’ours. A l’ours on ne répond pas avec des paroles. Nous lui répondrons avec du plomb. Nous sommes au pouvoir : personne ne peut le nier. En vertu de ce pouvoir même, nous y resterons. (…). Notre réponse sera formulée en sifflements d’obus, en éclatement de shrapnells et en crépitements de mitrailleuses. Nous broierons vos révolutionnaires sous notre talon et nous vous marcherons sur la face. Le monde est à nous, nous en sommes les maîtres, et il restera à nous»      

Ce à quoi répond Ernest, le socialiste révolutionnaire :

« Cela aussi nous l’avons prévu et nous vous répondrons avec du plomb. Le pouvoir c’est vous qui l’avez proclamez roi des mots. Très bien ! Ce sera une affaire de force. Et le jour où nous aurons remporté la victoire au scrutin, si vous refusez de nous remettre le gouvernement dont nous nous seront emparés constitutionnellement et paisiblement, eh bien, nous vous riposterons du tac au tac et notre réponse sera formulée en sifflement d’obus, en éclatements de shrapnells et en crépitement de mitrailleuses. Il est vrai que depuis le début de l’histoire le travail a été dans la boue. Il est également vraie qu’il restera toujours dans la boue tant que vous demeurez au pouvoir ».

L’actualité du Talon de fer

Quelle morale pouvons nous tirer de ce retour de près de 100 ans dans le passé ? Quand on lit le livre de London, on peut avoir deux attitudes : soit on est déprimé (le livre n’est pas optimiste en plus) car depuis 100 ans peu de choses ont changé et tout était déjà dit en 1906[20], soit on voit les éléments positifs. Nos conditions de vie et de luttes sont meilleures qu’en 1906 et cela on le doit à nos luttes pas au capitalisme[21]. Certes le Talon de fer est toujours là et à part quelques fortunes issues d’Internet ou de l’informatique, il est composé des petits et arrières petits enfants de ceux que combattait London. Mais nous, nous sommes aussi toujours là. Il faut donc continuer notre lutte avec une boussole bien réglée, tout en restant lucide de la barbarie que le Talon de fer peut déployer.

La stratégie « classe contre classe » que défend London et que je reprends ici vise d’abord à rappeler que la lutte des classes existe toujours. Tant que nous n’en aurons pas fini avec l’appropriation privée des moyens de production, nous nous acheminerons vers plus d’inégalités. La barbarie est au bout du chemin de cette crise comme des précédentes : 1848 (Napoléon III), 1870 (Thiers), 1914 (la guerre) et 1940 (nazisme, fascisme et stalinisme). C’est le moment de choisir notre camp, celui du prolétariat ou celui des valets du talon de fer. Mais pour cela il faut clarifier ce qu’est la lutte des classes. Ce n’est pas la lutte entre les ouvriers et les cadres ou entre ceux qui ont un peu (classe moyenne) et les pauvres. C’est la lutte et la contradiction qui gît entre ceux qui ne possèdent que leur force de travail pour vivre, le prolétariat ou les 99% (en référence à l’appel du front de gauche[22]) et les 1% qui disposent du capital (l’oligarchie appelé par London « le Talon de fer ») et possèdent ainsi les moyens de productions. Chômeurs, maçon sans papier, ouvriers de Renault ou de Fralib, ingénieur d’Airbus, infermière ou médecins de l’hôpital, journalistes ou enseignants, nous sommes toutes et tous dans la même barque. Evidemment ceux qui ont le pouvoir feront toujours tout pour nous diviser. Ils stigmatiseront tour à tour les étrangers, les profiteurs, les assistés ou les fonctionnaires. La ligne classe contre classe se doit de toujours combattre ce qui vise les plus discriminés d’entre nous : sans papiers, musulmans ou roms. Il faut être d’une solidarité sans faille.

La ligne classe contre classe vise à détacher les 99% de l’emprise idéologique des 1%. Mais dans cette tâche, nous ne devons nous interdire aucun moyen (syndical, électoral, associatif), ni aucun compromis quand ils sont nécessaires. Notre seule force est notre nombre et notre solidarité. Si un ancien électeur du FN nous rejoint tant mieux, si un croyant nous rejoint tant mieux, si Montebourg nous rejoint tant mieux ! Nous ne serons jamais assez nombreux. Le héros de London accepte d’ailleurs l’aide de sa femme et de son beau père (petit bourgeois) et essaye de convaincre tour à tour l’évêque et les petits commerçants. En cela nous ne devons pas reproduire les erreurs d’une certaine ligne classe contre classe promut par le Stalinisme. L’ennemi n’est pas le journaliste ou le militant du PS. L’ennemi de classe c’est ce 1% et ces valets directs qui fréquentent d’ailleurs les mêmes lieux.

Evidemment tout n’est pas dit par Marx ou par London. Les problèmes que pose le pouvoir, la question de l’organisation de la production et des ressources naturelles ou l’interdépendance de l’exploitation économique et des oppressions de genre ou de race ne sont pas esquissés dans ces quatre thèses simplistes qui datent de 1906. Mais elles disent l’essentiel de ce que nous devons mettre en œuvre encore aujourd’hui et à bien des égards elles n’ont pas prises une ride n’en déplaise à Cambadélis ou à Cahuzac. La lutte des classes existe toujours !

[1] http://www.humanite.fr/politique/exclusif-lhumanite-la-lutte-des-classes-une-realit-512348

[2] Cambadélis à Mélenchon : « comment peux-tu espérer triompher, entraîner, voire unir, dans ce classe contre classe d’un autre temps ? »

[3] Voir l’analyse de la CGT : http://www.cgt.fr/-Accord-sur-l-emploi-2013-

[4] Politiques dans la même veine que celle menée par le SPD de Schröder.

[5] Voir l’excellent document de Copernic à ce sujet : http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article804

[6] « Attention à ne pas vouloir manier la guillotine contre la gauche responsable” dit Harlem Désir

[7] « La lutte des classes, ça résume notre réelle divergence. Vous y croyez toujours, je n’y ai jamais cru. » Dixit Cahuzac.

[8] Voir différents articles de Contretemps sur la Chine : http://www.contretemps.eu/interventions/wukan-symbole-r%C3%A9sistance-populaire-en-chine-rurale

[9] Il s’est certes réduit fortement avec le développement de la Chine, du Brésil et de l’Inde

[10] In « Comment les riches détruisent la planète » de Hervé Kempf

[11] http://www.inegalites.fr/spip.php?article611&id_mot=101

[12] http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1990_num_200_1_4152#

[13] http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2626

[14] Pour une réflexion sur l’ancienneté des luttes concernant le temps de travail : http://temporalites.revues.org/2203

[15] En France la part des salaires est passée de 58% en 1960 à 69% en 1982 avant de redescendre à 58% en 2000. http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&id=407

[16] Le taux d’endettement des ménages américains est passé de 60% à 140% et le taux d’épargne de 10% à 1% entre 1970 et 2006. Josuah in La grande crise du XXIème siècle, une analyse marxiste

[17] C’est comme ça que Cliff analyse la période de la guerre froide : http://www.contretemps.eu/lectures/tony-cliff-trotskyste-juif-palestinien-royaume-sa-majest%C3%A9

[18] Ibid pour un débat sur le sujet. Selon Isaac Josuah Marx insiste plus sur la crise de sous consommation et la baisse tendancielle du taux de profit, alors que London ici met plus en évidence les fondamentaux de la crise de suraccumulation il me semble. Concernant la crise de 2008, I. Josuah semble donner raison à London contre Marx…

[19] Charges qui sont en fait un salaire différé pour la retraite ou la sécurité sociale et qui correspondent à un part importante, certes socialisé, qui revient au travail

[20] On a le même sentiment en lisant les « luttes de classes en France » de Marx

[21] Comme le montre bien l’augmentation de la part dévolue aux salaires dans les années 60 et 70 alors même que la crise débutait

[22] http://13.pcf.fr/34425

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