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A Marseille le sursaut ne viendra que de nos luttes sociales et du Front de Gauche !

A Marseille, un changement de politique s’impose !

Depuis 2007, la crise économique a mis 1 million de salariés au chômage. Les inégalités et la précarité explosent aussi pour ceux qui ont encore un emploi, 10 % des salariés les moins bien rémunérés touchant moins de 403 euros par mois. Profitant de la crise, les plus fortunés se sont eux enrichis. En effet, entre 2008 et 2011, les 10 % les plus pauvres ont perdu 179 millions d’euros, alors que les 10 % les plus riches se sont enrichis de 24 milliards ! Aujourd’hui dans le monde, 82 % des richesses est détenu par seulement 8 % de la population et les ultra-fortunés (0.6%) en possèdent 40% à eux seuls. Ces inégalités ne peuvent plus durer. C’est pourquoi ce n’est pas le travail qui coûte cher, mais le capital dont la part est passée de 5 à 25% dans la valeur ajoutée entre 1985 et 2011!

Marseille et sa région sont particulièrement touchés par la crise et ces inégalités. Le taux de pauvreté[1] est de 25% à Marseille (14% à Paris) et le taux de chômage atteint en 2014 12.5 % dans les bouches du Rhône. Cet état des lieux masque néanmoins des disparités très fortes entre quartiers. Il y a 30% d’ouvriers et 6% de cadres dans le 14ème et le 3ème alors qu’il y a 8% d’ouvriers et 30% de cadres dans le 8ème arrondissement. Le constat est le même pour  l’éducation, puisque si 12% des marseillais sont sans diplômes dans le 7ème, ce chiffre monte à 43% dans le 3ème.   Ces inégalités se traduisent sur le chômage,  les revenus et le logement.

Si près de 16% des familles de l’agglomération sont touchées par le chômage, ce chiffre va de 9% dans certains quartiers du sud à 25-30% dans certaines cités (plan d’Aou, Saint Antoine, Aygalades, Arnavaux). Le revenu médian mensuel par personne dans les ménages est en dessous des 500 euros à Bellevue, St Antoine ou la Busserine,  675 euros dans l’ensemble centre nord, alors qu’il est de 1500 euros en moyenne sur l’agglomération et atteint près de 2000 euros au Roy d’Espagne ou à Château Gombert. Enfin, si en moyenne un habitant dispose de 33m2 pour se loger, ce chiffre va de 17 à 40m2 selon les quartiers.

Marseille est aussi la ville la plus polluée de France en ce qui concerne les particules fines. L’origine des pollutions comme leur impact est aussi inégalement répartie. L’émission des particules fines est essentiellement due aux transports et activités industrielles en dehors de Marseille. En effet, un habitant du centre ville émet moins de 1kg de gaz à effet de serres (GES) et moins de 5g de dioxyde d’Azote NO2, alors qu’un habitant de Roquefort la Bédoule ou du Roves en émet plus de 4kg de GES et 12g de NO2. Par contre, les pollutions se concentrent à Marseille, dépassant les 80 mg/m3 le long de l’A7, de l’A55 ou du boulevard Sakakini. Rappelons que dans une étude récente, des chercheurs ont montré qu’une hausse de la pollution aux particules fines de 5 microgrammes par mètre cube augmentait le risque de cancer du poumon de 18%, tandis qu’une hausse des particules (PM10) de 10 µg par m3 augmentait le risque de 22%.

 

A Marseille, à gauche toute !

Le mal de Marseille ce n’est donc ni les immigrés, ni les fonctionnaires territoriaux, ni la délinquance, le mal de Marseille c’est la pauvreté, les inégalités et la pollution. Pour les réduire, il faut renforcer les services publics et résorber le chômage en créant de nouvelles activités pour répondre à l’urgence écologique tout en réindustrialisant la ville. Des solutions existent, mais pour les mettre en œuvre il faut changer de logiciel et arrêter de prendre aux pauvres ou aux classes moyennes pour alimenter les dividendes des multinationales comme Vivendi, Bouygues, Véolia, Vinci, Total ou la Sodexo. Il faut aussi en finir avec le clientélisme et jeter les bases d’une vraie participation citoyenne dans les choix pour la ville.

Pour en finir avec Gaudin, Marseille n’a ni besoin de haine des plus démunis ce que propose le FN, ni d’un homme providentiel sans programme et sans boussole comme Pape Diouf. Comment croire aussi que Mennucci VRP d’un gouvernement qui renonce à tout face à la droite la plus dure et au patronat, peut changer notre ville. Le seul sursaut possible est entre les mains du mouvement social et de l’alternative politique à gauche que tente de construire le Front de Gauche avec d’autres. Les Fralibs et autres boîtes en lutte nous montrent la voie à suivre. Reprendre l’activité économique actuellement aux mains des actionnaires et développer des activités écologiquement durables et respectueuses de la santé et des droits des salariés.

Le Front de Gauche met en débat un certains nombres de propositions allant dans ce sens. Pour l’emploi, un technopôle de la mer, le soutien sans faille aux projets de SCOP[2] et SCIC[3] et à une agriculture locale…Pour faire face à la crise du logement, maitrise publique du foncier contre la spéculation immobilière, 25% de logement sociaux dans tous les quartiers, réquisition des logements vides, réhabilitation et isolations des logements…Pour assurer l’égalité d’accès aux soins, construction de maisons médicales soutien à l’hôpital public, pas aux cliniques privées…Pour diminuer la pollution et assurer un vrai droit à la mobilité, développement des transports en commun (métro, bus et tramway) avec à terme gratuité pour toutes et tous…Pour nos enfants, 1500 places de crèches publiques supplémentaires, la maternelle dès deux ans, des moyens pour nos écoles, la remunicipalisation des cantines et une remise à plat de la réforme des rythmes scolaires. Pour restaurer la démocratie et en finir avec le clientélisme, la mise en place de commissions transparentes pour l’attribution des logements sociaux ! Pour l’environnement et le cadre de vie, l’ouverture de parcs et le maintien comme bien public du littoral, de nos plages et du parc des calanques. Pour la culture et le sport, un cinéma d’art et d’essai public c’est possible, des piscines et des stades plus facilement accessibles aussi.

Pour financer ces mesures, il faut commencer par faire un audit de la dette actuelle. Ensuite, nous reviendrons sur les délégations de services publics et les partenariats public-privé, qui sont l’une des causes de l’endettement Marseille. Nous proposons de municipaliser les parkings et la gestion des cantines scolaires et à la communauté urbaine, nous favoriserons une politique de réappropriation des « bien communs » comme la gestion de l’eau et de l’assainissement. Enfin à terme, pour réduire les inégalités il faudra s’affronter au pouvoir de l’argent et faire une réforme fiscale courageuse.

Le Front de gauche est bien vivant à Marseille. Il organise des débats dans tous les quartiers, toutes les semaines. Nous avons des propositions, nous les mettons en débat avec les marseillais. Si un sursaut doit avoir lieu dans la rue et dans les urnes, c’est pour plus de services publics, pour une plus juste redistribution des richesses et moins de dégâts sur l’environnement. Ce sursaut écologiste et social existe bel et bien, le Front de Gauche tente de l’incarner dans les urnes, aux citoyens de Marseille de s’en saisir.

 

Hendrik Davi, Ensemble-FDG Marseille Centre, Candidat sur le 3ème secteur


[1] Définit comme 60% du revenu médian

[2] http://www.les-scop.coop/sites/fr/

[3] http://www.les-scic.coop/sites/fr/les-scic/

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