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Les changements climatiques: données scientifiques et analyse des politiques réformistes

Publié dans la revue critique communiste en septembre 2005

 

Les changements climatiques : des preuves irréfutables

 

Les crises écologiques ne résident pas tant dans la nature de la relation de l’homme avec son environnement que dans l’ampleur des modifications qu’ils entraînent. Les changements actuels sont globaux et leur ampleur croît exponentiellement. On peut distinguer trois éléments de la crise écologique :

  • Les changements climatiques 
  • La crise de la biodiversité : la vitesse d’extinction des espèces est 100 à 1000 fois supérieure à celle ayant eu lieu lors de l’extinction des dinosaures1.
  • La diminution des ressources naturelles

 

En comparaison avec l’ère préindustrielle, le climat est en train de changer à l’échelle globale (IPCC, rapport de synthèse 20012). Il existe trois types de preuves indiquant ce réchauffement : la hausse de la température elle-même, les effets de cette augmentation de température sur notre environnement, comme la hausse du niveau des océans, et enfin les conséquences des changements climatiques sur les populations animales et végétales.

 

Au cours du XXème siècle, la température moyenne a augmenté de 0.6°C. Dans l’hémisphère nord la décennie 1990-2000 a  été la plus chaude du millénaire. Cette hausse des températures a d’ores et déjà eu d’importantes conséquences. Du fait de la fonte des glaces et de la dilatation de l’eau, elle a entraîné au cours du XXème siècle une hausse annuelle de 1 à 2 mm du niveau des mers. L’étendue et le volume des glaces du Groenland, d’Antarctique ou des glaciers alpins ont diminué. Dans l’hémisphère Nord, l’épaisseur de la glace sur les océans a chuté de 46% entre 1976 et 1996. Une modification du régime des pluies est aussi observée. En effet, au-dessus des continents, les précipitations ont augmenté de 5 à 10% dans l’hémisphère Nord au cours du XXème siècle. La répartition de ces pluies a été modifiée dans l’espace et dans le temps : une augmentation des fortes précipitations est observée aux Etats Unis, alors que l’intensité et la fréquence des sécheresses ont augmenté dans certaines régions d’Asie et d’Afrique. Enfin les événements « El Nino»[i] ont été plus fréquents, plus longs et plus intenses de 1980 à 2000.

 

Ces modifications du climat et de différentes variables physiques de notre environnement (dont la concentration en CO2) ont déjà eu des incidences sur des populations animales et végétales : une stimulation de la productivité végétale, une modification de la répartition et de l’abondance des animaux et des végétaux et des changements significatifs de leur comportement. Ces changements conduisent à l’extinction de certaines espèces et au bouleversement des structures des communautés animales et végétales. De nombreuses populations modifient significativement leur aire de répartition. Par exemple, sur 35 papillons européens non migrateurs 22 ont déplacé leur aire de répartition au cours du XXème siècle de 35 à 240 km vers le nord. Néanmoins sur ces mêmes espèces, les changements des pratiques agricoles ont eu des effets tout aussi graves et sont la cause de l’extinction de nombreuses espèces. Plus préoccupant pour la santé humaine, la répartition des moustiques, vecteurs de nombreuses maladies dont la malaria s’est déplacée vers le nord. La densité de certaines plantes a notamment augmenté dans des endroits qui leur étaient autrefois peu favorables, par exemple dans l’île de Galindez, les effectifs d’une petite graminée  Deschampsia antarctica sont passés de 500 à 12 030 individus entre 1964 et 1990. Par observations satellitaires, des auteurs ont estimé, que la durée de végétation a augmenté globalement de plus de 12 jours entre 1981 et 1991. Concernant les populations animales, pour plusieurs espèces d’oiseaux, les migrations de printemps interviennent de 1.3 à 4.4 jours plus tôt par décennie et la reproduction s’est avancée de 1.9 à 4.8 jours par décennie. Il est inutile ici de rallonger cette liste, mais on constate aisément, qu’il existe un faisceau de preuves indiquant des changements importants concernant la répartition ou le comportement de populations animales et végétales, qui sont fortement corrélés aux changements climatiques. 

 

Ces changements climatiques sont donc de mieux en mieux établis mais sont-ils exceptionnels et sont-ils dus à l’homme ? Historiens du climat rappellent au demeurant, que dans le passé le climat n’a cessé de fluctuer. Ces fluctuations ont d’ailleurs pu être parfois très rapides. Grâce à différentes méthodes, il a par exemple été démontré, qu’un petit âge glaciaire a eu lieu au XVIIème et XVIIIème siècle en Europe. Selon l’historien le Roy Ladurie, en 1709, il a fait –10°C pendant 18 jours consécutifs à Paris et cette année là, la France a compté 800 000 habitants de moins sur un total de 22 millions3 (morts de froid et de maladie)! Mais si localement des changements climatiques ont pu être importants, ils ont rarement touché l’ensemble du globe. Même si les XVIIème et XVIIIme furent les siècles les plus froids du millénaire, le petit âge glaciaire ne représente qu’une modeste baisse de la température de l’hémisphère nord comparée à la forte augmentation globale depuis 1910. Ce petit âge glacière n’a donc eu ni l’intensité ni le caractère global des changements actuels. A l’échelle du dernier millénaire les changements climatiques contemporains sont exceptionnels de par leur intensité, leur rapidité et leur caractère global.

 

Quant aux causes de ces changements climatiques, il existe de plus en plus de preuves indiquant que le réchauffement observé lors des cinquante dernières années est du à l’activité humaine et plus particulièrement à l’émission des gaz à effet de serre[ii]. Les concentrations de ces gaz ont fortement augmenté dans l’atmosphère, depuis l’ère préindustrielle. Alors que la teneur en dioxyde de carbone était restée entre 200 et 280 ppm (partie par million) au cours des 100 000 dernières années, elle est rapidement passée entre 1750 et 2000 de 280 à 368 ppm (soit une augmentation de 31%). Au cours de la même période, les teneurs en méthane, protoxyde d’azote et ozone ont augmenté respectivement de 151%, 17% et 33%. Notons que 80% de la consommation mondiale de carbone fossile sert seulement à 1/6 de la population mondiale (essentiellement USA, Europe, Japon). Les modèles climatiques prévoient d’ici 2100 et selon les scénarios une augmentation de la température globale de 1.4°C à 5.8°C, associée à des augmentations de 5 à 20% des précipitations, de 0.09 à 0.88 m du niveau de la mer, ainsi qu’un accroissement des sécheresses et autres événements climatiques extrêmes2.

 

Des effets sur les populations humaines commencent aussi à apparaître. La tempête de décembre 1999, les inondations à répétition et la canicule de 2003 ont démontré la fragilité de la société face à de tels bouleversements. Les changements climatiques touchent  toutes les populations du monde qui voient leur mode de vie bouleversé. Par exemple, les Inuites de l’arctique ne peuvent plus chasser l’ours polaire qui disparaît, la cueillette des baies sauvages est menacée par la sécheresse et les villages sont déplacés à cause de l’érosion. Enfin, face à ces changements, les plus pauvres sont les plus vulnérables : les inondations de septembre 2004, qui ont suivie un cyclone, ont fait plus de 2000 victimes à Haïti et aucune à Cuba.

 

Stratégies révolutionnaires ou politiques réformistes.

 

Le protocole de Kyoto.

 

La cause de ces changements est principalement l’émission de gaz due à l’utilisation du pétrole comme combustible. Face à cela, le protocole de Kyoto (1997) fixe des objectifs bien en deçà des nécessités. Rappelons que les pays signataires dits «de l’annexe I» (les pays développés ou en transition vers une économie de marché comme la Russie) ont accepté globalement de réduire de 5,5% leurs émissions de gaz à effet de serre sur la période 2008-2012 par rapport au niveau atteint en 1990. Suite à la ratification de la Russie en novembre 2004, la mise en œuvre du protocole est désormais acquise. Néanmoins les États-Unis, qui à eux seuls émettent 30 à 35% du total des gaz à effet de serre d’origine humaine, ont décidé en 2001 de ne pas ratifier le Protocole.

 

Au mieux, ce protocole permettra un ralentissement insuffisant des émissions, au pire il augmente « la marchandisation de l’air » par le biais des droits à polluer. En effet, les mécanismes envisagés dans le cadre de ce protocole sont les suivants :

 

  • les ” permis d’émission “, cette disposition permet de vendre ou d’acheter des droits à émettre entre pays industrialisés ;
  • la ” mise en œuvre conjointe ” (MOC) qui permet, entre pays développés de procéder à des investissements visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre en dehors de leur territoire national et de bénéficier des crédits d’émission générés par les réductions ainsi obtenues ;
  • le ” mécanisme de développement propre ” (MDP), proche du dispositif précédent, à la différence que les investissements sont effectués par un pays développé, dans un pays en développement.

 

Dans un monde dominé par les intérêts des multinationales du pétrole comme l’a démontré la guerre en Irak, il semble impossible que des changements significatifs s’opèrent par le biais des Etats dans le cadre du système existant. Pour mesurer la force du lobby pétrolier, en 1997, « the global climate coalition » qui regroupe toutes les multinationales du pétrole a dépensé 13 millions de dollars dans une campagne de communication contre Kyoto. Il a versé 50 millions de dollars à chaque parti (républicain et démocrate) pour défendre sa position4.

 

Critique de l’écologie réformiste

 

Une partie du mouvement écologiste pense que le capitalisme est indépassable et que la préservation de l’environnement passe par des réformes et un contrôle des activités du Capital. Ceci se traduit soit par une stratégie d’ancrage dans la sociale démocratie et de propositions de taxes écologiques (les verts) ou une stratégie de lobbying radicale (Greenpeace, WWF) en influençant l’opinion publique et ainsi les politiques. Le protocole de Kyoto participe de la même démarche et les écologistes en critiquent rarement la logique.

 

A mon sens, cette stratégie réformiste commet quatre erreurs.

 

  • Premièrement, elle omet la nature prédatrice du capital sur l’environnement, et tend à déplacer le problème vers une hypothétique relation de l’homme et de la nature qui serait indépendante de la logique du capital. Le capital est soumis à un certain nombre de crises de surproduction car en compressant le salariat il limite la consommation et donc la réalisation de la plus value. Du coup, le capital pour survivre et surmonter ses contradictions doit être en perpétuelle expansion, c’est cette logique qui est à l’œuvre dans l’impérialisme, la marchandisation du vivant et l’augmentation effrénée des moyens de production. Joël kovel décrit cela :”L’agent pathogène est ici la force d’invasion et d’expansion du capital qui ronge peu à peu les tissus de l’intégrité écologique et qui anéantit, par sa tendance inexorable à l’expansion, la capacité de la terre à encaisser la déstabilisation écologique5. Du coup, la destruction de l’environnement n’est pas due à un productivisme qui serait une fin en soit mais bien à une logique d’accumulation du capital (logique du profit) qui ensuite conçoit une idéologie productiviste pour se légitimer. En analysant l’agronomie, Marx remarquait : «En outre, chaque progrès de l’agriculture capitaliste est un progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art de dépouiller le sol ; chaque progrès dans l’art d’accroître sa fertilité pour un temps, un progrès dans la ruine de ses sources durables de fertilité. Plus un pays, les Etats-Unis du Nord de l’Amérique par exemple, se développe sur la base de la grande industrie, plus ce procès de destruction s’accomplit rapidement. La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur» 6. Séparer la destruction sociale et écologique ne permet pas de comprendre et de répondre aux enjeux actuels.
  • Deuxièmement, elle sous estime la capacité de la classe dirigeante à manipuler l’opinion et à incorporer un discours écologiste réformiste sans protéger l’environnement (Rio, Kyoto, Johannesburg). A Rio comme à Kyoto la marchandisation du vivant et de l’atmosphère a même progressé. Comme le disait A. Gorz: « L’écologie, c’est comme le suffrage universel et le repos du dimanche, tous les bourgeois (…) vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme. Puis dans un deuxième temps, quand la force des choses et la pression populaire deviennent irrésistibles, on vous accorde ce qu’on vous refusait hier et, fondamentalement rien ne change7
  • La troisième erreur est de ne voir aucune alternative au capitalisme et d’accepter finalement les discours de la classe dominante concernant la fin de l’histoire et de la lutte des classes. Si à court terme, certaines politiques réformistes peuvent améliorer l’état de l’environnement et le protéger, à long terme une écologie politique réformiste peut être catastrophique. Par sa logique, l’écologie réformiste peut accentuer les inégalités : interdiction de circuler pour les plus pauvres (augmentation des prix du pétroles) et augmentation des coûts de production, qui sans rapport de force dans la lutte des classes se reporte sur les seuls travailleurs. Sur ce point je citerais de nouveau A. Gorz qui schématiquement pressentait déjà cela: « La prise en compte des exigences écologiques aura finalement cette conséquence : les prix augmenteront plus vite que les salaires réels, le pouvoir d’achat populaire sera donc comprimé et tout se passera comme si le coût de la dépollution était prélevé sur les ressources dont disposent les gens pour acheter les marchandises. La production de celles-ci tendra donc à stagner ou à baisser (…), les productions polluantes deviendront des biens de luxes inaccessibles à la masse sans cesser d’être à la portée des privilégiés ; les inégalités se creuseront, les pauvres deviendront relativement plus pauvres et les riches plus riches »7.
  • Enfin, la dernière erreur de l’écologie réformiste et de la logique de Kyoto est de vouloir valoriser l’environnement en lui donnant une valeur d’échange (écotaxes). Loin d’entraîner une reconnaissance de la richesse naturelle, ce type de démarche entraîne une marchandisation de la nature et ouvre la porte aux droits à polluer. La nature est une richesse mais ce n’est pas en la transformant en marchandise ou en quantifiant sa valeur qu’on la protégera. Cette erreur vient de la confusion faite entre richesse naturelle et valeur d’échange, comme si toute richesse devrait être source de profit pour le capital afin d’être reconnue[iii].

           

Vers une écologie anticapitaliste

 

Dissocier les luttes écologistes des luttes sociales est une voie qui mène à l’impasse. C’est parce que en tant que salariés, nous prenons conscience des problèmes écologiques, que nous pouvons changer les choses. La force du marxisme est de nous rassembler et de démontrer qu’en tant que travailleur nous avons tous des intérêts communs contre le Capital. Si l’on omet cela, l’ennemi de l’écologiste peut rapidement devenir le pompiste de chez Total ou l’ouvrier de la COGEMA. Or, c’est bien ce pompiste et cet ouvrier qui sont nos véritables alliés dans ce combat. Mais la contre révolution libérale en accentuant le chômage de masse et la précarisation tendent minorer les questions écologiques. F. Chesnais et C. Serfati notent qu’il existe un énorme retard  dans la prise en compte des exigences écologiques y compris dans la tradition marxiste : « La sauvegarde de l’emploi est devenue le but prioritaire, sinon unique, de l’action du mouvement ouvrier, devenant l’un des arguments majeurs qui est opposé à toute proposition sérieuse de limitation de l’usage de l’automobile »8.   

 

Une écologie anticapitaliste pourrait se donner comme objectif de relier les questions sociales et écologiques dans le cadre de mesures caractéristiques d’un programme de transition : réformes nécessaires et difficilement assimilables par le Capital, qui concilient exigences écologiques et sociales. Trotsky définissait comme suit le programme de transition : « Il faut aider les masses, dans le processus de leurs luttes quotidiennes, à trouver le pont entre leurs revendications actuelles et le programme de la révolution socialiste. Ce pont doit consister en un système de revendication transitoires, partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat »9.

 

Concernant les changements climatiques, pour élaborer des mesures de transition il est nécessaire de  décomposer l’émission des gaz à effet de serre en quatre éléments constitutifs où identité de Kaya10 : La population mondiale, la production de richesse par tête (par exemple le PIB), l’intensité énergétique (quantité d’énergie pour produire un point de PIB) et l’indice de saleté énergétique (quantité de gaz à effet de serre émis pour produire de l’énergie). Il faut élaborer des mesures concernant à ces quatre éléments. Agir sur un seul de ces paramètres ou en dissociant cette action des luttes sociales, peut aboutir à des mesures réactionnaires de limite des naissances ou du niveau de vie dans les pays pauvres.

 

Un exemple de mesure sociale et écologique consiste dans le développement massif des transports en commun gratuits. Une autre mesure est le renforcement de l’autosuffisance alimentaire et la diminution des transports inutiles de marchandise ; revendications portées par la confédération paysanne. En effet, les transports de marchandise de part le monde renforcent fortement la pollution atmosphérique et sont souvent le fait de logiques absurdes du Capital : «Les ingrédients d’un yaourt à la fraise de 150 g ont parcouru 1000 km avant d’être mélangés. Les fraises ont été acheminées de Pologne, la farine de blé et de maïs des Pays Bas, la confiture d’Allemagne de l’ouest, la betterave d’Allemagne de l’Est et l’aluminium utilisé pour le couvercle a parcouru 300 km. En raison de cet essor du commerce mondial, le volume des expéditions a été approximativement multiplié par 10 (en poids) depuis 1950. »11 En Europe, le transport terrestre sur route a triplé entre 1970 et 1997 et en cinq ans, entre 1986 et 1991 la distance de transport des denrées a augmenté de près de 20% 11

 

Concernant l’augmentation de la population « la seule méthode humaniste pour obtenir une stabilisation à terme de la population consiste (…) à diffuser le progrès économique et sociale : stabiliser les revenus de l’agriculture traditionnelle, favoriser l’éducation et l’autonomie des femmes »10. Ce combat rejoint le combat des paysans et des féministes.

 

Enfin à long terme, il faut aussi développer une réflexion sur la structure de l’appareil de production dans la pensée révolutionnaire. La révolution de l’appareil d’état n’est pas suffisante, il faut aussi une révolution de l’appareil de production tel que le développement des énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Je conclurais sur ce point par une citation de Michael Lowy:

 

Je pense qu’il faudrait appliquer à l’appareil productif façonné par le Capital le même raisonnement que Marx proposait au sujet de l’appareil d’état : ” La classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l’Etat et de la faire fonctionner pour son propre compte”. Mutatis mutandis, les travailleurs ne peuvent pas se contenter de prendre telle quelle la machine productive capitaliste et de la faire fonctionner pour son propre compte: ils doivent la transformer radicalement l’équivalent de ce que Marx appelle “briser l’appareil d’état bourgeois  en fonction des critères socialistes et écologistes.5

 

Hendrik Davi, Chercheur en Ecologie, LCR Toulouse

Septembre 2005

 

Bibliographie :

1 : Le grand massacre, l’avenir des espèces vivantes. François Ramade. HachetteLittératures, 1999.

2 : IPCC. Climate Change 2001, Synthesis report. Published for the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge: Cambridge University Press, 2001.

3 : Histoire du climat depuis l’an mil. Paris, Le Roy Ladurie, Editions Flammarion 1967.

4 : Why green is red : Marxism and the threat to the environment. P. Mc Garr. International Socialism, 88, 2000.

5 :Capital contre nature, sous la direction de Jean-Marie Harribey et Michael Löwy, Actuel Marx confrontation Edition du PUF. Janvier 2003.

6 : La Capital, Livre I, Quatrième section, Chapitre XV Machinisme et grande Industrie. Paragraphe X. K. Marx. 1867.

7 : Ecologie et politique. André Gorz. Editions du Seuil 1978.

8 : Marxisme et Ecologie. F. Chesnais et C. Serfati. Article disponible sur

http://www.alencontre.org/forum/forum05.html

9   : Programme de Transition, L’agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale, L. Trotsky, 1938.

10 : Effet de serre, écotaxes et anticapitalisme. M. Husson. Revue Contre Temps, N°4, Mai 2002.

11 : Mondialisation et changements climatiques, S. Retallak et L. Sobhami.. In Le procès de la mondialisation sous la direction de E. Goldsmth et J. Mander. Eds Fayard 2001.

[i] L’expression El Niño (signifiant “l’Enfant Jésus” en espagnol) était utilisée à l’origine par les pêcheurs le long des côtes de l’Équateur et du Pérou et s’appliquait à un courant océanique chaud qui apparaît habituellement au moment de Noël. Les poissons sont alors moins abondants pendant ces intervalles chauds, et les pêcheurs souvent en profitent pour réparer leur équipement de pêche et rester avec leurs familles. Certaines années, cependant, l’eau est particulièrement chaude, et l’arrêt de la saison de pêche s’éternise jusqu’à mai ou quelque fois juin.

[ii] Il existe au sein de notre atmosphère des gaz (les “gaz à effet de serre”), présents en petite quantité, qui jouent pour notre planète exactement le même rôle que les vitres pour la serre. Ces gaz n’empêchent pas la lumière du soleil d’arriver jusqu’à nous, mais empêchent le rayonnement infrarouge émis par le sol de repartir vers l’espace. Ils font ainsi office de “couvercle” en retenant prisonnière l’énergie et augmente donc la température au sol.

[iii] Marx distingue la richesse (terre, la force de travail), la valeur d’usage (à quoi sert une paire de chaussures ?) et la valeur d’échange (Que vaut une paire de chaussures si je l’échange contre un autre objet ou de l’argent ?).

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